Face aux pleurs des enfants...
Bien des parents* ont entendu le message
que pleurer était inacceptable et ont appris à refouler leurs émotions.
(* Accompagner les pleurs et colères des enfants, un des thèmes des ateliers parentalité et du cycle professionnel...)
Face aux pleurs d'un enfant, se sentir incompétent, envahi par un sentiment d’impuissance, d’inquiétude ou parfois, être agacé ou même en colère sont assez communs. Dès lors, vouloir arrêter les larmes à tout prix s'impose assez naturellement. Pour le tout-petit, une sucette ou un sein pour le calmer, des bras pour le porter et le bercer...sont proposés pour consoler, apaiser. Toutefois, plus l'enfant grandit, et moins ses pleurs deviennent acceptables, "tolérables".
Comme l’écrit Aletha Solter dans son livre "Bien comprendre les besoins de votre enfant", pleurer est salutaire, que les raisons qui en sont à l’origine soient verbalisées ou non » . Dans "Pleurs et colères des enfants et des bébés", elle précise que « les pleurs ne devraient jamais être ignorés. Ils devraient toujours recevoir une réponse bienveillante.(...) Les pleurs et les crises de rage sont des mécanismes essentiels de libération du stress accessible dès la naissance. (...) « L’enfant a besoin de parents capables d’écouter l’expression de sa colère, de son chagrin et de sa peur et d’entrer en empathie avec lui. »
Alors, autorisons les enfants à se sentir libres de pleurer...
et, autorisons-nous en tant qu'adulte à exprimer nos ressentis, nos émotions.
Les pleurs sont l’expression de besoins physiologiques et permettent également à l’enfant de se libérer du stress lié à des expériences qu'il a vécues comme une véritable épreuve. Alors, pour répondre à son besoin de pleurer, nous pouvons tenir l'enfant dans nos bras sans l’en empêcher, lui accorder sécurité, amour, écoute et attention.
Que devons-nous comprendre? Quel message transmettons-nous à l'enfant quand nous tentons de faire cesser ses pleurs?
Il est nécessaire, je pense, de réaffirmer que nous avons, nous aussi, les adultes, besoin d'évacuer les tensions accumulées. Difficile parfois, pour nous, de lâcher et qui plus est de pleurer et d'accueillir les pleurs, d'écouter la colère... de l'enfant.
Je nous invite donc à revisiter notre propre enfance: comment nos pleurs étaient-ils accueillis par nos parents? Nos émotions, nos ressentis étaient-ils bienvenus? ou alors, considérés comme inacceptables et donc refoulés?
Nous tous, parents, professionnels de la petite enfance, tous les éducateurs présents autour de l'enfant, faisons du mieux que nous pouvons. L'important est de remettre du sens sur nos paroles, nos gestes, nos valeurs pour cheminer à coeur ouvert vers le parent et/ou le professionnel que nous souhaitons être.